Le Padel va permettre au Tennis de se poser les bonnes questions !
ou « Pourquoi il ne faut pas oublier de faire la bringue après un match de padel »
Pratique récente en France, le padel et sa culture questionnent beaucoup sur le fonctionnement en matière d’organisation sportive.
La Fédération Française de Tennis, de par l’expérience de la Fédération Française de Football avec le « Five », a décidé d’assumer la gestion/l’organisation du padel en France, et c’est une sacrée « good news » croyez-nous !
Cette décision historique pour la FFT lui permet pour la première fois de devenir véritablement une Fédération multi-pratiques (tennis, beach, padel et courte paume) comme beaucoup d’autres « fédé », par exemple le cyclisme ou la gymnastique.
Les fédérations de sports collectifs comme le football mais aussi le basket-ball avec le « 3x3 » se retrouvent également confrontées à la gestion de nouvelles formes de pratiques qui ont parfois des codes assez différents des pratiques « traditionnelles ».
Le succès de ces activités repose notamment sur la réponse à une demande d’évolution de la pratique sportive. Moins contraignante, moins compétitive, moins exclusive, plus connectée, plus fun et plus « sexy ». Elle se développe souvent en dehors des équipements sportifs classiques et modifie également le modèle économique des « fédés » puisqu’on va moins pratiquer dans les clubs associatifs.
Pour revenir au Padel, sa croissance actuelle est très étroitement liée à l’implantation de terrains dans de nombreuses structures privées commerciales et non dans les espaces de pratiques publics, souvent gérés par les clubs associatifs.
Paradoxalement, ces centres récents très souvent multisports me semblent développer des solutions finalement assez anciennes ! En effet, la logique de « club », multisports, construit autour d’un lieu de convivialité mutualisé, n’est pas très éloignée de ce que la France a connu il y a de nombreuses années, y compris avec les clubs omnisports.
Les questions de convivialité, de tarification, de communication mais aussi les notions de « clubs » de « cercles » voire même de privilèges aux membres se posent. L’histoire du tennis est d’ailleurs très marquée par ce dernier phénomène. Si la démocratisation du tennis a permis l’augmentation de la pratique pour tous, on ne peut que s’en réjouir, elle n’a pas suffisamment été accompagnée par le maintien des moments et de lieux de convivialité. Plus vulgairement, on a clairement oublié qu’il fallait faire une grosse bringue après avoir fait du sport.
Le padel se joue par paire, en équipe, à proximité d’un bar ou l’on peut prendre un verre de l’amitié pour « refaire son match » …ou « finir debout à poil sur le bar ».
Permettra-t-il aux clubs de tennis de recréer, par la mutualisation de ces nouvelles pratiques, ces moments correspondant à la définition initiale de club : « Cercle où des habitués (membres) passent leurs heures de loisir » ? Il y a des chances oui.
Arnaud SAUROIS (maître de conférences associé et consultant Padel Sport Events)
A préciser que certaines phrases ont été rajoutées par les dirigeants de Padel Sport Events…on vous laisse deviner lesquelles.